21/01/2019
Mama Esther

Chaque enfant de Dieu a une histoire spéciale qui raconte comment il a rencontré le Seigneur, et l’empreinte qu’il laisse dans l’histoire. Parfois, notre empreinte semble extrêmement faible de notre vivant, et nous nous fondons dans la masse des milliards de personnes qui marchent sur la terre. Néanmoins, Dieu nous voit d’un œil différent.

Nous avons reçu ce témoignage, qui nous a été envoyé avec un cadeau pour commémorer notre travail missionnaire. Ce cadeau était en l’honneur d’une pauvre vieille dame du Kenya, appelée Mama Esther, qui semblait avoir vécu une vie effacée, sans avoir été remarquée par qui que ce soit, si ce n’est sa petite communauté. Mais Dieu l’a remarquée, et maintenant, son témoignage pourra encourager des milliers de croyants à travers le monde.

Voici son histoire.

Mama Esther est la mère de mon mari. Elle est née en 1924, dans le village Kaimosi, dans l’ouest du Kenya. Ses parents étaient des enseignants chrétiens, des prédicateurs missionnaires et des évangélistes, qui voyageaient entre le Kenya et la Tanzanie pour prêcher l’Évangile. Ils savaient lire et écrire, mais Esther était leur premier enfant, et elle ne pouvait ni lire, ni écrire, ni compter, malgré tous leurs efforts pour qu’elle apprenne à le faire.

Elle avait appris par cœur bon nombre de versets de la Bible et de cantiques chrétiens, qu’elle récitait dans sa langue, le kimaragoli. Elle priait de longues prières, de 3 h à 6 h du matin, et elle avait le don de parler en langues. Je vais la citer, alors qu’elle parlait de ses parents : “Quand Baba et Mama ont constaté que je ne pouvais ni lire ni écrire, ils m’ont donné une bêche. Ils m’ont appris à bêcher et à faire pousser de la nourriture pour gagner ma vie.” Mama Esther a arrêté de bêcher et de couper du bois de chauffage avec sa hache à l’âge de 93 ans, quand sa santé a commencé à se détériorer. Elle continuait pourtant à se déplacer sur sa ferme, et elle disait à ses petits-enfants de cultiver la terre quand elle n’en était pas capable.

Mama Esther a été bénie, elle a eu quatre enfants qui ont tous atteint l’âge adulte. Elle leur a enseigné à bêcher, à chanter, à prier et à réciter des versets de la Bible. Elle les a emmenés à l’école. Elle leur a enseigné à toujours dire la vérité, peu importe la situation. Elle leur a enseigné à respecter tout le monde, jeunes et vieux, à ne jamais se quereller et à aider les autres. Elle les a encouragés à partager ce qu’ils avaient, bien qu’ils aient été pauvres et dans le besoin. Elle-même a vécu une vie de générosité, partageant tout et n’importe quoi.

Un exemple de cela, c’est lorsque je lui ai construit une maison plus grande, avec un toit de tôle. Une fois, je suis arrivé et j’ai constaté que la maison avait disparu, parce qu’elle avait demandé à des gens de la mettre en morceaux et d’utiliser les morceaux pour construire trois minuscules maisons, de sorte que tout le monde ait un toit sur la tête. Elle plantait et récoltait beaucoup de nourriture, mais à peine deux mois après les récoltes, elle n’avait plus de nourriture, parce qu’elle avait tout partagé. Les gens abusaient de sa générosité chaque année, mais elle n’a jamais semblé en avoir conscience, et elle n’a jamais changé son comportement.

Mama Esther m’a aidée à élever un bébé âgé d’à peine 24 heures (Naomi), quand la femme de mon frère est décédée en lui donnant naissance. Quand elle a appris que la mère du bébé était morte et que ma mère était décédée il y a longtemps, elle s’est tout de suite impliquée. Elle a pris soin de ce tout petit être, qui est maintenant une jeune adulte. J’étais une enseignante et mère de/j’avais trois enfants. Mon mari, Frère Tom, était aux États-Unis. C’est la seule année où elle n’a pas fait ce qu’elle aimait beaucoup faire (bêcher). Elle a plutôt emménagé avec moi dans un petit village, pour s’occuper de Naomi pendant que j’étais à l’école. Elle était une mère pour moi, pas une belle-mère.

La dernière chose que je voudrais vous raconter à propos de Mama Esther, et la plus importante, c’est l’histoire de son salut. Quand mon mari a présenté le Message de l’heure dans notre foyer et qu’il s’est mis à baptiser les gens de notre village, dont les membres de l’église même de Mama Esther, où elle occupait un poste important, elle s’est opposée au Message. Elle s’est battue et elle a prié ardemment pour faire échouer le Message de Frère Branham, mais en vain. Elle a dit à tout le monde qu’elle avait entendu une voix lui dire d’être baptisée sous le Drapeau (l’église de l’Armée du Salut), et qu’à moins d’entendre cette même voix, elle ne changerait jamais, et ne croirait en rien d’autre. Ç’a été sa position pendant 10 ans.

Mais le premier janvier 1985, chez nous, alors qu’elle nous visitait pendant la période des fêtes, elle a commencé une de ses longues séances de prière et de parler en langues, alors que nous accueillions le début de la nouvelle année, à minuit. Vers 1 h, elle a eu une révélation. Elle nous a annoncé que la “Voix” lui avait ordonné “d’aller immédiatement dans l’eau, et d’être baptisée au Nom du Seigneur Jésus-Christ.”

Mon mari a difficilement réussi à la convaincre d’attendre l’aube, car il était trop dangereux de sortir en ville, la nuit. Elle était très agitée et nous étions incapables de la calmer. À 5 h, mon mari est parti chercher le croyant le plus près, qui demeurait dans un village, à 30 kilomètres de là. Vers 7 h, mon mari a immergé sa mère dans une rivière remplie d’eau glacée et il l’a baptisée au Nom du Seigneur Jésus-Christ. Elle a été remplie du Saint-Esprit à l’instant même. Pendant 24 heures, l’Esprit de Dieu a plané dans la maison, et tout le monde qui entrait dans la maison pouvait Le sentir.

La vie chrétienne de Mama Esther était un mystère. Comme je l’ai déjà dit, elle était incapable de lire ou d’écrire, et elle ne comprenait pas l’anglais non plus. Après son baptême, elle aimait écouter les bandes de Frère Branham, en anglais, sans traduction.

Quand mon mari est parti pour les États-Unis en 1987, et qu’elle est restée avec moi, elle me demandait toujours de passer une bande du Message, le soir. Une fois, j’ai demandé à Mama Esther si elle comprenait les prédications du prophète. Elle m’a dit qu’elle comprenait tout, parce que c’était la “Voix de Dieu”. Je lui ai demandé comment elle savait qu’il s’agissait de la Voix de Dieu, et elle a répondu : “Je le sais, parce que c’est la même Voix qui m’a ordonné d’aller dans l’eau et d’être baptisée, quand j’étais chez vous.”

Après cela, Mama Esther était toujours assise, la tête inclinée, alors qu’elle écoutait le Message du prophète Frère Branham, et personne ne mettait en doute sa compréhension, parce que “c’est la même Voix qui m’a ordonné d’aller dans l’eau et d’être baptisée.”

Tous les membres de l’assemblée vous s’ennuyer de Mama Esther, parce qu’elle était toujours la première arrivée à l’église, et elle s’asseyait sur son tapis pendant toute la réunion, sans dire un mot. La plupart des cantiques étaient chantés en anglais ou en swahili, et elle ne parlait aucune de ces deux langues, mais elle ne manquait aucune réunion. Elle chantait, récitait des versets de la Bible, et priait dans sa maison.

Elle était quelqu’un de spécial, et elle a élevé quelqu’un de spécial : mon frère et mon mari, Tom Wamalwa. Il a de la difficulté à se remettre d’un AVC, mais il aurait aimé rentrer au Kenya pour descendre sa mère dans le ventre de la terre, comme il l’avait descendue dans l’eau pour qu’elle reçoive la Vie Éternelle.

Que Dieu vous bénisse.

Sœur Catherine Wamalwa

Pennsylvanie